L’ERGA, le groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels s’est réuni pour la 19e fois en séance plénière à Naples sous la présidence du régulateur italien des médias.
L’EMFA, le premier cadre commun pour les services de médias visant à protéger la liberté des médias en Europe, a fait une fois de plus l’objet des discussions des régulateurs européens. A cet effet, l’ERGA a adopté à Naples une prise de position commune sur le texte proposé qui sera probablement adopté au printemps 2024. Si les régulateurs se félicitent bien évidemment de cette avancée, ils estiment que des améliorations restent à faire !
Le rôle que l’ERGA, qui s’appellera alors le Comité européen pour les services de médias, devra endosser dans le cadre de l’EMFA, est évidemment au cœur des préoccupations des régulateurs : le statut initial de « groupe d’experts » qu’est l’ERGA à l’heure actuelle, consulté par la Commission sur toute question ayant trait à la directive régissant les services de médias audiovisuels, ne semble plus approprié et il y a unanimité pour dire qu’il devra évoluer. Si l’EMFA reconnaît ce fait et établit le Comité comme un organe consultatif indépendant, il restera à voir comment cette indépendance, surtout envers la Commission européenne, sera mise en pratique. A cet effet, les efforts des régulateurs se concentreront dans les prochains mois sur des propositions à fournir à la Commission européenne assurant une indépendance effective du nouveau Comité afin que ce dernier puisse être à la hauteur des tâches qu’il devra assumer.
En préambule de la réunion plénière, les régulateurs s’étaient échangé, avec des experts issus du milieu académique et de l‘industrie, sur une régulation effective des vloggeurs (influenceurs) ainsi que sur des systèmes efficaces de protection des mineurs sur les plateformes de partage de vidéos, un échange qui a bien montré les limites de l’autorégulation.
L’ALIA était représentée à Naples par Paul H. Lorenz, directeur de l’Autorité et Carole Kickert, directrice adjointe.